mardi 4 juin 2013

Transition

Comme bien d'autres situations qui sortent de l'ordinaire, un déménagement outre-mer est une grosse source de stress, pour tout le monde impliqué.  Et si la gestion de ce stress représente un défi pour les adultes, on s'imagine quand même difficilement ce que cela peut impliquer pour les tout-petits.

Chaque personne vit sont stress différemment, et c'est la même chose pour les enfants.  Il y a des réactions auxquelles on s'attend, comme des petites régressions, des crises de larmes plus fréquentes, de la difficulté à s'endormir, des maux de ventre.  Et puis il y a celle qui nous prennent complètement de court et qu'on a de la difficulté à comprendre.  Mia est tombée dans la première catégorie.  Élie, lui, la deuxième.

On s'attendait tout à fait à voir des petites régressions dans les comportements et les acquis de notre bébé de deux ans.  Évidemment, la propreté est une des premières choses qui n'a pas suivi jusqu'en Australie.  On a dû ressortir les couches, jour et nuit.  On pensait quand même que ce ne serait que très temporaire, la temps que son horloge biologique se replace et qu'on lui redonne un semblant de routine.  Mais après beaucoup d'efforts, beaucoup de chicanes, beaucoup d'accidents -dans un appartement avec des tapis mur à mur- et beaucoup de stress, j'ai tiré l'éponge (littéralement).  Presque deux mois plus tard, Mia est toujours en couches.  Quel parent ne rêve pas de passer deux fois par la phase d'apprentissage de la propreté, pour un même enfant?  Je serre les dents, et je me dis qu'on doit accepter les conséquences de nos choix...

Élie, lui, nous a donné tout un autre défi.  S'il semblait enthousiasme et excité à notre arrivée, ce n'était que la pointe du iceberg.  Mon petit garçon sage s'est transformé en un hyper-actif arrogant et déplaisant.  Il sautait partout, tapait sa soeur, tirait ses jouets.  Il n'écoutait plus, courrait dans les magasins, dans la rue, dans les stationnements, incapable de se contrôler.  J'en était rendu à être comme une de ces mamans qu'on juge toutes, qui s'emportent, incapables de contrôler ses enfants.  Je ne sortais presque plus de l'appartement toute seule avec eux; c'était trop difficile.

Je ne reconnaissais pas les signes du stress dans ses agissements.  Je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait et j'étais incapable de réagir.  Je ne reconnaissais plus mon enfant et j'avais énormément de peine.  On se chicanait tout le temps; il perdait le contrôle, je perdais les pédales.  Puis, on est arrivé au point où il passait plus de temps dans le coin punition qu'à jouer, et où j'avais envi de lui serrer les bras un peu trop fort.  C'en était trop, et j'avais peur de briser définitivement la relation merveilleuse que j'ai avec mon grand garçon.  J'ai respiré très profondément et je suis allée lire un peu plus sur l'effet du stress chez les enfants.  Et j'ai reconnu Élie.  Et j'étais soulagée.

Comprendre pourquoi il agissait de la sorte m'a mené tout naturellement vers l'acceptation et les solutions.  C'est pas facile tout le temps, mais c'est redevenu "gérable".  Et comme pour Mia, dans les moments plus difficiles, je serre un peu les dents et je me dis qu'avec le temps tout va s'arranger...

Et tout ça est une des raisons pour lesquelles on a vraiment hâte d'emménager dans notre nouvelle maison.  On est tanné de la phase de transition.  Malgré qu'on savait que ce ne serait pas du gâteau, c'est toujours plus difficile une fois les deux pieds dedans.  On a hâte d'être installé, de rétablir nos repères, et de passer à l'étape suivante: celle où on va pouvoir se retrouver.

1 commentaire:

  1. Tu es une bonne maman Anie-Claude! Ce n'est pas toujours évident de trouver "le pourquoi" des comportements de nos touts-petits et surtout de trouver l'énergie pour trouver des solutions. Bon déménagement!

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